neige au 15 aout... il te faut sortir tes boots !

ici, même en été, il fait beaucoup moins chaud qu'à Beyrouth, il ne pleut pas des obus, mais de la vraie pluie, avec le vent qui te fouette le visage, par 7° à l'ombre. Les jours de congé, pas moyen d'aller à la plage, ou de taquiner un peu du Hezbollah, je cherche du soleil en altitude. Qu'on arrète de nous faire chier avec la canicule et le réchauffement de la planète, neige et brouillard en Août, vous craignez pour la planète ? Je fais de la fumée quand je vous parle, pas parceque j'ai ramassé une salve de Katioucha, mais parceque j'ai froid. Même les grillons se sont arrétés de grilloner dans mon sous-bois, et je sent bien que les arbres ont envie de laisser tomber leurs feuilles. On est en Août merde ! La guerre c'est arrétée, c'est la trêve, et j'ai bien envie d'aller le fêter, de trainer un peu en tee-shirt aux terasses des cafés. Impossible, il fait trop froid et les cafetiers, comme les arbres, ont déjà envie de quitter les terrasses.
Je vais donc au molesson. 2OOOm d'altitude. D'habitude, on apprécie au mois d'Aout la fraicheur des cimes. Là, j'ai plutôt envie d'aller me réchauffer dans mon bunker. Je marche sans vraiment voir où je vais, enveloppé de brouillard, le vent me fait perdre l'équilibre. Au sommet, je sais que normalement le point de vue et magnifique, je m'assois sur un banc et j'essaie de percer les nuages pour voir le jet d'eau de Genève : je ne vois que les limbes. Un oiseau essaie de faire du vol libre, courageux, il se dresse contre le vent et replonge vite sous la falaise. Je pourrais me croire sur île. Avec les téméraires qui m'ont accompagné, on rentre vite se réchauffer autour d'une soupe à l'oignon, en attendant le funiculaire. Métro des Alpes. D'habitude, on pourrait bronzer et respirer l'air pur sur la terasse panoramique. Là, les narines me brulent tellement j'ai froid. Vivement l'Hiver.
Je pense à cette belle soirée d'été à Beyrouth. On fête quoi ? Encore une génération qui aura connu un été vraiment pourri. Peut-être les grillons grillonnent encore un peu là-bas...