Des nouvelles fraiches en provenance du Caillou;

Voici donc ce que j'ai vu et fait durant les trois dernières semaines, outre le farniente sur la plage, ou dans le hamac, et le boulot, qui me prend pas mal de temps.
Tout commence au centre culturel Jean-Marie Tjibaou, ou j'ai trainé ma couenne, avec mon scooter thailandais flambant neuf...

Jean-Marie Tjibaou est un indépendentiste Kanak, assassiné dans les années 80, peu après les " évennements". Il a beaucoup oeuvré pour son pays, et notemment dans la prise de conscience par le peuple kanak de l'importance et de la spécificité de leur culture. Ce lieux, dessiné par Renzo Piano, l'architecte de Beaubourg, ou du musée Paul Klee a Bern, est un lieux de rencontre et d'échange. C'est aussi un lien entre le passé, le présent et le futur de la culture Kanak. Il est bon d'y flaner, au coucher du soleil, d'y boire un café, de lire des bouquins dans sa bibliothèque, de rester dubitatif, ou admiratif devant les sculptures et les peintures, de s'y faire piquer par des myriades de moustiques, attirés par la chair fraiche de zoreille. J'aime surtout le " chemin Kanak", qui a travers un jardin botanique, mêle mythologie Kanak et paysages grandioses de la mangrove au soleil couchant. C'est aussi un lieu de mémoire, de recueillement.
J'ai aussi joué Nicolas Hulot dans une forêt primaire, aux Monts Koghis. Ces montagnes dominent Nouméa, et accrochent les nuages.

Il pleut donc beaucoup... C'est tres agréable et marrant, de se ballader dans ses chemins boueux, en pleine fôret, et de se dire que tout ce qui nous entoure n'a pas encore été " touché" par l'homme depuis des millénaires. De ces fôrets, on ne connais presque rien, tout au plus on sait qu'elles sont d'une richesse incroyable, mais cela ne nous empêche pas de les pietiner, de les arracher. Elles se réduisent comme peau de chagrin, et en les maltraitant de la sorte, on est bien incapable d'imaginer quelle boite de pandore nous sommes en train d'ouvrir...
Bref, après une heure de marche, de gilssades et de rigolades, on arrive a une jolie petite cascade, qui n'appelle qu'à la baignade.

Brr, l'eau y est fraiche comme dans une crique de Belle-Ile ! Je projette déjà d'aller au Mont Panié, ou il y a aussi une forêt primaire, beaucoup plus grande, j'aimerai bien y aller avec un guide, pour en savoir un peu plus. Je vous raconterai cela dans un prochain épisode...
Avec Julie, qui m'a accompagné dans mes dernières aventures, avant de repartir vers sa lointaine Bretagne, nous sommes allés ensuite aux chutes de la Madeleine.

Là, en plein "maquis minier", subsiste une petite réserve botanique, ou au milieu coule une rivière... Je dis subsite car là encore, le tableau n'est pas brillant. Là, la terre est rouge, il n'y a d'ailleurs quasi pas de terre, que du fer, et surtout... du Nickel. Mais dans ce décor Martien poussent des centaines d'éspèces de végétaux, endémiques dans leur grande majorité, encore inconnus pour la plupart. C'est ça le fameux " maquis minier",


encore une merveille inconnue, déjà inscrite dans le passé. En effet, ce petit coin de maquis encore preservé est entouré, ceinturé, par des trous et des chemins de prospection minière... Mais sans nickel, pas d'ordinateurs, pas de blogs... Je fait donc aussi tourner cette machine infernale.
Mais c'est triste de se dire qu'avant meme de savoir ce qui s'y passe vraiment, nous, les hommes, détruisons notre jolie planete bleue.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAH mais je ne vous ai pas parlé d'un autre petit coin de paradis, ou je vais de ce pas aller boire un verre. La Bodéga del Mar, un bistrot posé au milieu du lagon, ou parfois, on peut voir des dauphins. Là, au milieu des zoreilles, je me sent pas trop loin de chez moi, et en sirotant un cockail, je me dit que l'on ne se refait pas... Ce bistrot, posé là comme un ilôt de bruit et de fêtes, pourrait être transporté dans n'importe quelle ville du monde, il serait le même, son public aussi. Mais il est bon, de se sentir humain, et d'aller y rencontrer ces congénères. Décidemment, on ne se refait pas.

Aller, Tata, comme on dit ici.
Dans mes prochaines aventures, Canala, de l'autre côté de l'île, en pays Kanak. Les cascades du Sioux, et peut-etre, si le temps le permet cette fois-ci, le survol du coeur de Voh en ULM.
Vunderbach ! ( les suisses me reprendront).